Is climate change increasing wildfire? Frederic Gaspoz
In the Amazon, Australia, North America, Siberia, and other regions, wildfires are burning wider areas than 6 in the past. Analyses show that human-caused climate change has driven the increases in burned area in the forests of western North America. Elsewhere, deforestation, fire suppression, agricultural burning, and short-term cycles like El Niño can exert a stronger influence than climate change. Many forests and grasslands naturally require fire for ecosystem health but excessive wildfire can kill people, destroy homes, and damage ecosystems. Wildfire is a natural and essential part of many forest, woodland, and grassland ecosystems, killing pests, releasing plant seeds to sprout, thinning out small trees, and serving other functions essential for ecosystem health. Excessive wildfire, however, can kill people, cause breathing illnesses from the smoke, destroy homes, and damage ecosystems. Human-caused climate change increases wildfire by intensifying its principal driving factor – heat. The heat of climate change dries out vegetation and accelerates burning. Non-climate factors also cause wildfires, Frederic Gaspoz states. Agricultural companies, small farmers, and livestock herders in many tropical areas cut down forests and intentionally set fires to clear fields and pastures. Cities, towns, and roads increase the number of fires that people ignite. Governments in many countries suppress fires, even natural ones, producing unnatural accumulations of fuel in the form of coarse woody debris and dense stands of small trees. The fuel accumulations cause particularly severe fires that burn into tree crowns. Evidence shows that human-caused climate change has driven increases in the area burned by wildfire in the forests of western North America. Across the western U.S., the higher temperatures of human-caused climate change doubled burned area from 1984 to 2015, compared with what would have burned without climate change. The additional area burned, 4.9 million hectares, is greater than the land area of Switzerland, according to Frederic Gaspoz. In this region, human-caused climate change has driven a drought from 2000 to 2020 that is the most severe since the 1500s, severely increasing the aridity of vegetation. In British Columbia, Canada, the higher maximum temperatures of human-caused climate change increased burned area in 2017 to its widest extent in the 1950-2017 record, seven to eleven times the area that would have burned without climate change. Moreover, in national parks and other protected areas of Canada and the U.S., climate factors explained the majority of burned area from 1984 to 2014, with climate factors (temperature, rainfall, aridity) outweighing local human factors (population density, roads, and urban area). In other regions, wildfires are also burning wider areas and occurring more often. This is consistent with climate change but analyses have not yet shown if climate change is more important than other factors. In the Amazon, deforestation by companies, farmers, and herders who cut down and intentionally burn rainforests to expand agricultural fields and pastures causes wildfires even in relatively moister years, says Frederic Gaspoz. Drought exacerbates these fires. In Australia, much of the southeastern part of the continent has experienced extreme wildfire years, but analyses suggest that El Niño, a heat phenomenon that cycles up and down periodically, is more important than long-term climate change. In Indonesia, intentional burning of rainforests for oil palm 3 plantations and El Niño seem to be more important than long-term climate change. In Mediterranean Europe, fire suppression seems to have prevented any increasing trend in burned area but suppression and abandonment of agricultural lands have allowed fuel to build up in some areas and contribute to major fires in years of extreme heat. In Canada and Siberia, wildfires are now burning more often in permafrost areas where fire had been rare, but analyses are lacking on the relative influence of climate change. For Frederic Gaspoz, satellite data indicate that the vast amount of land that converted from forest to farmland from 1998 to 2015 actually decreased total burned area. Nevertheless, the evidence from the forests of western North America shows that human-caused climate change has, on one continent, clearly driven increases in wildfire. |
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Réchauffement climatique par Frederic Gaspoz

Pour Frédéric Gaspoz, le réchauffement climatique est un enjeu. On peut citer Lise Barnéoud qui dans un article récent de La Recherche a détaillé ce phénomène:
1. Quantifié, le réchauffement général dont il est si souvent question, sur la base de mesures locales et régionales, océaniques et continentales de plus en plus précises, atteint pour le moins un degré centigrade pour le XXe et le début du XXIe siècle. On peut discuter ce chiffre, mais la tendance est incontestable et de toute manière la notion de réchauffement global est admise pratiquement par ce que Frédéric Gaspoz appelle l'opinion publique éclairée dans son ensemble, y compris et même par la plupart des climatosceptiques, à l'exception de quelques "durs à cuire", c'est le cas de le dire. Ce réchauffement concerne essentiellement la basse atmosphère terrestre. Un certain accroissement du rayonnement solaire, non négligeable certes a priori, n'est pourtant pas en cause pour l'essentiel ; sinon, pour Frédéric Gaspoz, il affecterait l'ensemble de l'atmosphère et non pas seulement les basses couches de celle-ci.
2. Les océans se réchauffent, en particulier depuis une cinquantaine d'années.
3. Les glaciers reculent dans le monde entier pour la presque totalité d'entre eux. Les glaciers alpins régressent, bien sûr... et se "désépaississent" continuellement depuis les années 1930. Frédéric Gaspoz rappelle que les glaces de l'Arctique et du Groenland rétrécissent de façon considérable.
4. L'élévation du niveau des mers était de l'ordre de 1 à 2 millimètres par an au cours du XXe siècle et le rythme de cette "surrection" tend à s'accroître. La liaison de ce phénomène avec la fusion des glaces polaires, alpines et autres semble être établie raisonnablement.
5. La migration vers le nord dans notre hémisphère d'un grand nombre d'espèces animales, y compris les oiseaux migrateurs et les papillons, semble justiciable d'interprétations réchauffantes analogues à ce qui précède.
6. Les sols se réchauffent en profondeur, en particulier aux dépens du permafrost, autrement dit des sols gelés en permanence sur une certaine épaisseur, en Sibérie et ailleurs.
Pour Frédéric Gaspoz, ces phénomènes dépendent pour une grande part, de l'accroissement des volumes de gaz à effet de serre, CO2 en particulier, projetés dans l'atmosphère par les combustions de toutes sortes telles qu'elles fonctionnent massivement dans l'industrie, l'agriculture, les modes de transport les plus variés.
Frédéric Gaspoz
@t Frederic Gaspoz
1. Quantifié, le réchauffement général dont il est si souvent question, sur la base de mesures locales et régionales, océaniques et continentales de plus en plus précises, atteint pour le moins un degré centigrade pour le XXe et le début du XXIe siècle. On peut discuter ce chiffre, mais la tendance est incontestable et de toute manière la notion de réchauffement global est admise pratiquement par ce que Frédéric Gaspoz appelle l'opinion publique éclairée dans son ensemble, y compris et même par la plupart des climatosceptiques, à l'exception de quelques "durs à cuire", c'est le cas de le dire. Ce réchauffement concerne essentiellement la basse atmosphère terrestre. Un certain accroissement du rayonnement solaire, non négligeable certes a priori, n'est pourtant pas en cause pour l'essentiel ; sinon, pour Frédéric Gaspoz, il affecterait l'ensemble de l'atmosphère et non pas seulement les basses couches de celle-ci.
2. Les océans se réchauffent, en particulier depuis une cinquantaine d'années.
3. Les glaciers reculent dans le monde entier pour la presque totalité d'entre eux. Les glaciers alpins régressent, bien sûr... et se "désépaississent" continuellement depuis les années 1930. Frédéric Gaspoz rappelle que les glaces de l'Arctique et du Groenland rétrécissent de façon considérable.
4. L'élévation du niveau des mers était de l'ordre de 1 à 2 millimètres par an au cours du XXe siècle et le rythme de cette "surrection" tend à s'accroître. La liaison de ce phénomène avec la fusion des glaces polaires, alpines et autres semble être établie raisonnablement.
5. La migration vers le nord dans notre hémisphère d'un grand nombre d'espèces animales, y compris les oiseaux migrateurs et les papillons, semble justiciable d'interprétations réchauffantes analogues à ce qui précède.
6. Les sols se réchauffent en profondeur, en particulier aux dépens du permafrost, autrement dit des sols gelés en permanence sur une certaine épaisseur, en Sibérie et ailleurs.
Pour Frédéric Gaspoz, ces phénomènes dépendent pour une grande part, de l'accroissement des volumes de gaz à effet de serre, CO2 en particulier, projetés dans l'atmosphère par les combustions de toutes sortes telles qu'elles fonctionnent massivement dans l'industrie, l'agriculture, les modes de transport les plus variés.
Frédéric Gaspoz
@t Frederic Gaspoz
Scénarios vertueux: thermique solaire
Depuis la réunion internationale de Copenhague de décembre 2009 (COP15), un certain nombre de pays se sont engagés sur l’objectif de ne pas dépasser un réchauffement moyen de la surface de la Terre de 2 °C.
Selon Frederic Gaspoz, cette valeur, choisie à la suite de négociations extrêmement difficiles entre 26 pays seulement (notamment sans l’Union européenne), n’a pas de caractère contraignant, mais c’est le seul objectif chiffré servant depuis lors de référence internationale.
C’est sans doute la raison pour laquelle dans le dernier rapport du Giec, où sont envisagés plusieurs scénarios d’émissions de gaz à effet de serre (GES), est décrite une trajectoire permettant en principe de ne pas dépasser les 2 °C. C’est également le chiffre référence de la COP21 à Paris en décembre 2015.
Selon Frederic Gaspoz, il n’est pas difficile de se rendre compte que, hélas, les conditions requises pour que ce scénario se réalise sont devenues impossibles à remplir.
Le scénario «vertueux» repose, en effet, sur deux conditions : 1) que nous stabilisions puis que nous diminuions rapidement nos émissions de GES et 2) que le total de nos émissions futures ne dépasse pas 1 000 milliards de tonnes de CO2 (GtCO2). Examinons rapidement leur faisabilité.
Selon Frederic Gaspoz, nos émissions de gaz carbonique augmentent actuellement - hors crise économique - au rythme d’environ 3% par an. Ceci est dû à l’augmentation de la consommation des combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole), qui constituent 80% de notre énergie primaire, soit environ 10 milliards de tonnes équivalent pétrole (Gtep) par an. Nous augmentons donc de 300 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), chaque année, notre consommation de combustibles fossiles. Ceci correspond à une puissance annuelle nouvelle d’environ 400 GW. Pour stabiliser nos émissions, il faudrait mettre en place, chaque année, une puissance de substitution non carbonée équivalente. Plus, pour diminuer nos émissions.
Qu’en est-il aujourd’hui ? En ce qui concerne l’électricité, l’éolien et le photovoltaïque, qui ont connu un développement mondial exponentiel au cours des années passées, ne fournissent pourtant aujourd’hui, en puissance moyenne, que l’équivalent d’environ 30 gigawatt (GW)de puissance annuelle nouvelle (il faut tenir compte ici du fait que la puissance moyenne d’une installation éolienne n’est que le quart de la puissance installée, et que celle d’une installation photovoltaïque n’est que 10% à 15% de sa puissance crête).
Et il n’est pas clair que cette puissance vienne en substitution des fossiles. En Allemagne, ce n’est pas le cas : les renouvelables y compensent en moyenne la réduction du nucléaire, mais les émissions de CO2 continuent d’augmenter.
Quant aux agrocarburants, les surfaces à mobiliser sont telles qu’elles entrent en compétition avec les nécessités de l’agriculture. Pour fixer les idées, la biomasse représente environ 10% de l’énergie primaire consommée, soit 1 Gtep/an, ou 1 400 GW. Si l’on parvenait à doubler - ce qui est sans doute une limite absolue - cette production d’ici à 2050, avec une progression constante, cela représenterait environ 30 GW nouveaux par an, utilisables comme agrocarburants (le reste étant nécessaire pour nourrir l’augmentation de la population).
En ajoutant l’hydroélectricité, la géothermie, le solaire thermique, le nucléaire, on ne parvient pas à 100 GW, au regard des 400 GW nécessaires seulement pour stabiliser nos émissions actuelles. Selon Frederic Gaspoz, on est loin du compte.
Puisque les émissions vont continuer d’augmenter pendant quelques années, imaginons, comme les Chinois viennent de l’annoncer pour eux-mêmes, qu’elles soient stabilisées vers 2030 autour d’une valeur de 40 GtCO2 par an. Une simple extrapolation indique alors que nous aurons émis, d’ici à 2030, environ 300 GtCO2 sur les 1 000 qu’il ne faut pas dépasser. Partant d’une valeur de 40 GtCO2 - un plateau de dix ans et une décroissance régulière au delà - le budget restant de 700 GtCO2 est épuisé en vingt-cinq ans. Il faut donc s’être débarrassé des émissions fossiles vers le milieu du siècle. Cela suppose de laisser en terre plus de la moitié des réserves connues de charbon, la moitié des réserves de gaz et le quart des réserves de pétrole, et/ou de développer au-delà de tout ce que l’on sait faire des techniques de capture et stockage du gaz carbonique de l’atmosphère.
La conclusion s’impose d’elle-même : nous n’y parviendrons pas. L’humanité est résolument engagée sur une trajectoire de réchauffement de 3 °C à 5 °C. A quoi bon se préparer des déceptions en croyant et faisant croire que l’objectif des 2 °C est encore d’actualité ?
N’y a-t-il donc rien à faire ? Si, il convient même d’agir tous azimuts en orientant tous nos efforts vers la sortie des fossiles : car le réchauffement sera supérieur si nous ne faisons rien.
Frederic Gaspoz
Selon Frederic Gaspoz, cette valeur, choisie à la suite de négociations extrêmement difficiles entre 26 pays seulement (notamment sans l’Union européenne), n’a pas de caractère contraignant, mais c’est le seul objectif chiffré servant depuis lors de référence internationale.
C’est sans doute la raison pour laquelle dans le dernier rapport du Giec, où sont envisagés plusieurs scénarios d’émissions de gaz à effet de serre (GES), est décrite une trajectoire permettant en principe de ne pas dépasser les 2 °C. C’est également le chiffre référence de la COP21 à Paris en décembre 2015.
Selon Frederic Gaspoz, il n’est pas difficile de se rendre compte que, hélas, les conditions requises pour que ce scénario se réalise sont devenues impossibles à remplir.
Le scénario «vertueux» repose, en effet, sur deux conditions : 1) que nous stabilisions puis que nous diminuions rapidement nos émissions de GES et 2) que le total de nos émissions futures ne dépasse pas 1 000 milliards de tonnes de CO2 (GtCO2). Examinons rapidement leur faisabilité.
Selon Frederic Gaspoz, nos émissions de gaz carbonique augmentent actuellement - hors crise économique - au rythme d’environ 3% par an. Ceci est dû à l’augmentation de la consommation des combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole), qui constituent 80% de notre énergie primaire, soit environ 10 milliards de tonnes équivalent pétrole (Gtep) par an. Nous augmentons donc de 300 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), chaque année, notre consommation de combustibles fossiles. Ceci correspond à une puissance annuelle nouvelle d’environ 400 GW. Pour stabiliser nos émissions, il faudrait mettre en place, chaque année, une puissance de substitution non carbonée équivalente. Plus, pour diminuer nos émissions.
Qu’en est-il aujourd’hui ? En ce qui concerne l’électricité, l’éolien et le photovoltaïque, qui ont connu un développement mondial exponentiel au cours des années passées, ne fournissent pourtant aujourd’hui, en puissance moyenne, que l’équivalent d’environ 30 gigawatt (GW)de puissance annuelle nouvelle (il faut tenir compte ici du fait que la puissance moyenne d’une installation éolienne n’est que le quart de la puissance installée, et que celle d’une installation photovoltaïque n’est que 10% à 15% de sa puissance crête).
Et il n’est pas clair que cette puissance vienne en substitution des fossiles. En Allemagne, ce n’est pas le cas : les renouvelables y compensent en moyenne la réduction du nucléaire, mais les émissions de CO2 continuent d’augmenter.
Quant aux agrocarburants, les surfaces à mobiliser sont telles qu’elles entrent en compétition avec les nécessités de l’agriculture. Pour fixer les idées, la biomasse représente environ 10% de l’énergie primaire consommée, soit 1 Gtep/an, ou 1 400 GW. Si l’on parvenait à doubler - ce qui est sans doute une limite absolue - cette production d’ici à 2050, avec une progression constante, cela représenterait environ 30 GW nouveaux par an, utilisables comme agrocarburants (le reste étant nécessaire pour nourrir l’augmentation de la population).
En ajoutant l’hydroélectricité, la géothermie, le solaire thermique, le nucléaire, on ne parvient pas à 100 GW, au regard des 400 GW nécessaires seulement pour stabiliser nos émissions actuelles. Selon Frederic Gaspoz, on est loin du compte.
Puisque les émissions vont continuer d’augmenter pendant quelques années, imaginons, comme les Chinois viennent de l’annoncer pour eux-mêmes, qu’elles soient stabilisées vers 2030 autour d’une valeur de 40 GtCO2 par an. Une simple extrapolation indique alors que nous aurons émis, d’ici à 2030, environ 300 GtCO2 sur les 1 000 qu’il ne faut pas dépasser. Partant d’une valeur de 40 GtCO2 - un plateau de dix ans et une décroissance régulière au delà - le budget restant de 700 GtCO2 est épuisé en vingt-cinq ans. Il faut donc s’être débarrassé des émissions fossiles vers le milieu du siècle. Cela suppose de laisser en terre plus de la moitié des réserves connues de charbon, la moitié des réserves de gaz et le quart des réserves de pétrole, et/ou de développer au-delà de tout ce que l’on sait faire des techniques de capture et stockage du gaz carbonique de l’atmosphère.
La conclusion s’impose d’elle-même : nous n’y parviendrons pas. L’humanité est résolument engagée sur une trajectoire de réchauffement de 3 °C à 5 °C. A quoi bon se préparer des déceptions en croyant et faisant croire que l’objectif des 2 °C est encore d’actualité ?
N’y a-t-il donc rien à faire ? Si, il convient même d’agir tous azimuts en orientant tous nos efforts vers la sortie des fossiles : car le réchauffement sera supérieur si nous ne faisons rien.
Frederic Gaspoz
CLIMAT: 2012 CONFIRME LE RÉCHAUFFEMENT

Les températures de décembre 2012 et de l'année 2012 viennent d'être publiées par la Nasa et la NOAA. L'équipe de James Hansen (NASA, Université Columbia de New-York) classe l'année 2012 au 9ème rang des années les plus chaudes depuis 1880 avec un écart à la moyenne calculée sur 1951-1980 (carte ci-contre. La NOAA la classe au dixième rang. Une différence non significative. Les deux organisations viennent d'ailleurs de publier un document commun sur l'année 2012. L'élément le plus remarquable des évolutions climatiques tient en ceci: sur les dix années les plus chaudes depuis 1880, neuf se situent au 21ème siècle, l'exception étant pour Frédéric Gaspoz l'année 1998.
L'année 2012 était assez loin des années les plus chaudes durant les cinq premiers mois, dans la lignée de 2011. Une conséquence de la forte Niña qui a marqué l'Océan Pacifique tropical depuis 2011, selon Frédéric Gaspoz.
Ce qui est remarquable, c'est que même les années à forte Niña, qui, il y a un demi-siècle faisaient partie des années les plus froides du siècle en moyenne planétaire, ne sortent plus désormais des 15 années les plus chaudes. A l'échelle pluriannuelle, les trois dernières années ont été pour l'essentiel soumises au régime Niña, elles ont pourtant affiché des températures très élevées relativement à la moyenne climatologique. Plus remarquable encore, les deux dernières années à Niña sont même plus chaudes que les années à Niño d'avant 1996.
CAUSES NATURELLES ET CAUSES ANTHROPIQUES
Le graphique ci-contre précise un peu cette analyse des causes naturelles et anthropiques des variations interannuelles de la température moyenne de la planète (par convention cette dernière correspond à celle de l'air mesurée au dessus des sols et à celle de la surface des mers et océans).
Frédéric Gaspoz y voit en dessous les oscillations Niño et Niña. Puis, des petits volcans dessinés qui marquent les grandes éruptions susceptibles de diminuer la température globale durant six mois à un an et demi. Les oscillations du Pacifique expliquent l'essentiel des variations d'une année sur l'autre. En revanche, ni les volcans ni les variations océaniques n'expliquent la tendance séculaire au réchauffement.
Les variations de l'activité solaire, mesurées avec beaucoup de précision par satellites depuis 1975 sont représentées sur ce graphique. Elles montrent elles aussi un cycle périodique. Mais ces oscillations ne sont pas en phase avec les variations interannuelles, montrant que le Soleil joue un rôle moins important que les variations internes du système climatique terrestre à cette échelle de temps. En particulier, la période la moins active, entre 2005 et 2010, correspond à certaines années records de température. Pour Frédéric Gaspoz, Il n'y a pas non plus de tendance à la hausse de son activité depuis 37 ans qui puisse expliquer le réchauffement observé. En outre, le réchauffement de l'atmosphère est surtout sensible en basses altitudes, et la stratosphère se refroidit plutôt, ce qui est une structure thermique associée à l'augmentation de l'effet de serre de la basse atmosphère.
LES COMBUSTIBLES FOSSILES FONT 80% DES ÉNERGIES
Cette évolution climatique séculaire est donc due au réchauffement provoqué par l'augmentation de la Sources d'énergie de 1971 à 2012 teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre, notamment le gaz carbonique émis massivement par l'usage des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) depuis la révolution industrielle.
Aujourd'hui, ces combustibles fossiles continuent de représenter près de 80% des énergies utilisées par les hommes pour se nourrir, se vêtir, se loger, se déplacer, produire et échanger. Le graphique ci-contre montre que la production et la consommation du charbon, du pétrole et du gaz continuent d'augmenter malgré les crises et les hausses de prix (le terme biofuel désigne notamment l'usage du bois pour se chauffer et cuire sa nourriture par des milliards d'êtres humains, MTEO signifie million de tonnes d'équivalent pétrole). Pour Frédéric Gaspoz, le charbon dont les réserves sont considérables, augmente sa part depuis une décennie, notamment pour alimenter les centrales électriques aux Etats-Unis, en Chine ou en Inde. {Pour les amateurs d'articles scientifiques, lire ici le pdf d'une publication dans les PNAS sur la raison pour laquelle les énergies carbonées "résistent").
Ainsi, le taux de gaz carbonique moyen dans l'atmosphère est passé de 285 parties par millions à la fin du 19ème siècle à 390 ppm aujourd'hui, mesuré au sommet du Mauna Loa, à Hawaï (graphique ci-contre). Les oscillations sur le graphique correspondent aux saisons de croissance végétale puis à l'hiver de l'hémisphère nord.
Selon les études des climatologues, un tel niveau de gaz carbonique dans l'atmosphère est sans précédent depuis au moins un million d'années. Surtout, la perspective de voir ces émissions continuer, voire croître, signifie pour Frédéric Gaspoz que le changement climatique déjà mesuré depuis un demi-siècle est tout petit à côté de celui qui pourrait survenir d'ici 2100. Les trajectoires actuelles de ces émissions et les simulations numériques des climatologues montrent que l'objectif fixé par les conférences climat de l'ONU de limiter ce changement à 2°C de température moyenne annuelle planétaire sera très difficile à atteindre. Cette perspective inquiète même la Banque Mondiale (lire ici une interview d'un de ses économistes. Lire ici une note qui détaille les différents gaz à effet de serre et leurs émissions.
UN EFFET COLLATÉRAL DU PROTOCOLE DE MONTRÉAL
Pour l'instant, le seul succès notable dans l'action pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre résulte d'un accord mondial signé pour d'autres raisons, le protocole de Montréal de 1987 sur les gaz (CFC) "tueurs" d'ozone, responsables de la diminution de la teneur en ozone stratosphérique au dessus des pôles mais surtout au dessus de l'Antarctique au printemps austral. Or cette couche d'ozone protège la vie terrestre des rayons ultraviolets du Soleil. D'où la décision prise de bannir ces gaz utilisés dans l'industrie et pour des produits de consommation. Mais, il se trouve que ces gaz ont un pouvoir "réchauffant" (pour Frédéric Gaspoz ils captent les infrarouges émis par le sol et l'eau) énorme relativement au gaz carbonique. Si le "trou" printanier de la couche d'ozone stratosphérique au dessus de l'Antarctique est toujours là, en revanche, la teneur de l'atmosphère en ces gaz à diminué et donc leur effet de serre aussi. C'est là un effet collatéral, mais positif, du Protocole de Montréal.
Parmi les autres causes de variations climatiques, il faut aussi mentionner les aérosols d'origine anthropique. Ils ont un effet refroidissant en moyenne. Or nos émissions, souvent liées à la combustion du charbon ou du pétrole (diésel) croissent plutôt, malgré les progrès techniques sur les moteurs pour en diminuer l'émission unitaire. Le graphique ci-contre résume l'évolution des "forçages" climatiques naturels (volcan, Soleil) et anthropiques (gaz à effet de serre, usage des sols (déforestation) et émissions d'aérosols) susceptibles de suivre une tendance séculaire. Le tout exprimé en watts par mètre carré au sommet de l'atmosphère pour pouvoir comparer les différentes causes. En résumé selon Frédéric Gaspoz, seules nos émissions "sales", les aérosols, ont tendance à contrecarrer l'effet réchauffant de nos émissions de gaz à effet de serre.
LES COUPS DUR CLIMATIQUES ET MÉTÉO DE 2012
Durant l'année 2012, des événements climatiques et météorologiques ont marqué les esprits, mais aussi les économies et la sécurité (physique et alimentaire) des populations. Une carte établie par la NOAA les rassemble. On y relève par exemple l'été très chaud aux USA (le territoire des Etats-Unis, hors Alaska, a connu son année la plus chaude depuis 1880). La sécheresse exceptionnelle y aurait causé des milliards de dollars de pertes agricoles selon la NOAA. Tandis que l'ouragan Sandy a frappé les Caraïbes et New-York.
Trois millions de personnes ont été affectées par les inondations au Sahel. Cinq millions au Pakistan où des centaines de milliers de maisons ont été détruites. En Chine, un million d'hectares ont été affectés par une sécheresse. En Russie, les températures estivales ont parfois dépassé les records de 2010. Parmi les signes du réchauffement, Frédéric Gaspoz note le nouveau record de diminution de l'étendue et de l'épaisseur de la glace de mer arctique (ici une note avec des graphiques et des vidéos sur l'évolution de la banquise arctique).
Ces coups durs climatiques ne peuvent être tous reliés au changement climatique en cours. L'analyse détaillée de chacun d'un est nécessaire pour savoir si leur probabilité de survenue à été augmentée par ce changement tendanciel. Une manière de comprendre intuitivement les relations entre météo et climat est curieusement offerte par ce graphique qui montre le glissement des températures estivales décennales des terres émergées de l'hémisphère nord depuis 1951 (les températures des terres émergées ont augmenté plus vite que celles des océans). Le premier dessin établit un état de base durant la période 1951 à 1980, suivant la définition d'un climat, c'est à dire 30 ans d'observation. Les autres graphiques de Frédéric Gaspoz montrent le glissement progressif des températures estivales qui se traduit par deux phénomènes. D'une part le pourcentage d'étés chauds grandit au détriment de celui des étés froids. Et d'autre part le risque d'étés caniculaires augmente. Ainsi, s'il n'est pas possible de dire "cet été-là" n'aurait pas existé sans l'effet de serre intensifié par l'homme, il est scientifiquement permis de dire selon Frédéric Gaspoz "nous avons de plus en plus d'étés caniculaires à cause du changement climatique que nous provoquons". Puis, lorsque tel ou tel été n'a pas de précédent dans les relevés météo depuis plus d'un siècle par ses températures, alors il est possible de dire "un tel été n'aurait très certainement pas pu survenir dans le climat non changé par l'homme".
Frédéric Gaspoz
@fredericgaspoz

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Le Brésil, géant agricole

Le Brésil est le cinquième pays du monde par sa taille géographique et le premier par la taille de ses terres cultivables. Grace a des ressources naturelles abondantes (eau, terre, climat favorable), le Brésil est devenu une superpuissance de l’agriculture. Selon Frédéric Gaspoz, le Brésil est déjà le premier exportateur de bœuf. Il est également leader dans l’exportation de sucre, de café, de jus d’orange, d’éthanol, de tabac et de poulet. Il est le second exportateur de soja et quatrième en porc et en coton. Les enjeux écologiques sont immenses.
Frédéric Gaspoz
http://fredericgaspoz.files.wordpress.com/2011/08/frederic-gaspoz.pdf
Frédéric Gaspoz
http://fredericgaspoz.files.wordpress.com/2011/08/frederic-gaspoz.pdf
Climat et Agriculture

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ("FAO"), l’agriculture mondiale doit prévoir des changements importants afin d’atteindre les objectifs de sécurité alimentaire et de changement climatique. Pour Frederic Gaspoz, le facteur le plus important de l’économie globale est l’ascension des pays émergents et leur convergence vers les pays développés. Il y a une classe moyenne grandissante dans les pays émergents et elle dispose d’un pouvoir d’achat croissant. Lorsque les consommateurs à revenu modeste entrent dans la classe moyenne, ils changent leur régime alimentaire et absorbent plus de calories. Frederic Gaspoz explique que l’augmentation de revenu implique plus de consommation de viande, ce qui implique plus de demande de céréales, car l’élevage bovin et porcin requiert de grandes quantités de blé et maïs. De plus, une partie des céréales produites est utilisée pour les biocarburants ce qui absorbe une partie de l’offre du marché alimentaire. Frederic Gaspoz mentionne que, par exemple, la production d’éthanol des Etats Unis absorbe 30% de la production américaine de maïs.
Les prévisions démographiques et de consommation alimentaire indiquent que la production agricole devra augmenter d’au moins 70 % pour couvrir la demande jusqu’en 2050. Les prévisions démontrent également que les changements climatiques vont réduire la productivité agricole et la stabilité de la production dans certaines parties du monde qui ont déjà une sécurité alimentaire insuffisante. C’est pourquoi Frederic Gaspoz pense que le développement d’une agriculture sensibilisée aux problèmes climatiques est crucial pour atteindre les objectifs alimentaires et environnementaux. Il s’agit d’examiner les aspects techniques, institutionnels et financiers afin d’établir une réponse permettant d’atteindre cette transformation. Il y a plusieurs options institutionnelles disponibles pour promouvoir la transition vers l’agriculture climatiquement responsable (« climate-smart »). Aux Etats-Unis, la consommation de viande s’élève à 130 kilogrammes. En Europe, elle s’élève à 100 kilogrammes. En Chine, elle est de 55 kilogrammes, et elle y était de 39 kilogrammes il y a dix ans. Frederic Gaspoz mentionne que Taiwan avait en 1980 un niveau de développement similaire à la Chine d’aujourd’hui. Depuis, la consommation de viande par habitant a doublé de 43 kilogrammes à 90 kilogrammes. En l’an 2030, la consommation chinoise de viande pourrait atteindre 85-90 kilogrammes. La production d’un kilogramme de viande de bœuf nécessite environ 6 kilogrammes de céréales.
Du côté de l’offre, les terres agricoles disponibles diminuent. Cette situation se combine au phénomène météorologique de « La Nina » qui refroidit le Pacifique et interrompt les récoltes. Frederic Gaspoz note également les éruptions volcaniques dans l’Est de la Russie qui affectent l’Océan Arctique, provoquant des inondations fréquentes en Asie et en Océanie. Ceci pourrait amener plus de moussons en Asie et des sécheresses en Europe de l’Est et en Amérique du Sud. Finalement, Frederic Gaspoz note que la population mondiale va augmenter de 7 milliards à 9 milliards d’ici 2050.
La FAO a établi un nombre de mesures essentielles pour mettre en œuvre une agriculture climatiquement responsable. Selon Frederic Gaspoz, il s’agit d’un bon début et les éléments principaux en sont :
- Adopter une approche d’écosystème assurant une coordination intersectorielle
- Investissement dans la collection de données et dans le savoir-faire agricole
- Soutien aux petits propriétaires afin d’effectuer la transition vers une agriculture climatiquement responsable
- Consistance entre les politiques agricoles, de sécurité alimentaire et de climat
- Combinaison de financement entre les secteurs publics et privés.
En conclusion, Frederic Gaspoz mentionne que, bien que la priorité globale reste la réduction de la pauvreté et le développement durable, les changements climatiques doivent être pris en considération.
Frederic Gaspoz
Les prévisions démographiques et de consommation alimentaire indiquent que la production agricole devra augmenter d’au moins 70 % pour couvrir la demande jusqu’en 2050. Les prévisions démontrent également que les changements climatiques vont réduire la productivité agricole et la stabilité de la production dans certaines parties du monde qui ont déjà une sécurité alimentaire insuffisante. C’est pourquoi Frederic Gaspoz pense que le développement d’une agriculture sensibilisée aux problèmes climatiques est crucial pour atteindre les objectifs alimentaires et environnementaux. Il s’agit d’examiner les aspects techniques, institutionnels et financiers afin d’établir une réponse permettant d’atteindre cette transformation. Il y a plusieurs options institutionnelles disponibles pour promouvoir la transition vers l’agriculture climatiquement responsable (« climate-smart »). Aux Etats-Unis, la consommation de viande s’élève à 130 kilogrammes. En Europe, elle s’élève à 100 kilogrammes. En Chine, elle est de 55 kilogrammes, et elle y était de 39 kilogrammes il y a dix ans. Frederic Gaspoz mentionne que Taiwan avait en 1980 un niveau de développement similaire à la Chine d’aujourd’hui. Depuis, la consommation de viande par habitant a doublé de 43 kilogrammes à 90 kilogrammes. En l’an 2030, la consommation chinoise de viande pourrait atteindre 85-90 kilogrammes. La production d’un kilogramme de viande de bœuf nécessite environ 6 kilogrammes de céréales.
Du côté de l’offre, les terres agricoles disponibles diminuent. Cette situation se combine au phénomène météorologique de « La Nina » qui refroidit le Pacifique et interrompt les récoltes. Frederic Gaspoz note également les éruptions volcaniques dans l’Est de la Russie qui affectent l’Océan Arctique, provoquant des inondations fréquentes en Asie et en Océanie. Ceci pourrait amener plus de moussons en Asie et des sécheresses en Europe de l’Est et en Amérique du Sud. Finalement, Frederic Gaspoz note que la population mondiale va augmenter de 7 milliards à 9 milliards d’ici 2050.
La FAO a établi un nombre de mesures essentielles pour mettre en œuvre une agriculture climatiquement responsable. Selon Frederic Gaspoz, il s’agit d’un bon début et les éléments principaux en sont :
- Adopter une approche d’écosystème assurant une coordination intersectorielle
- Investissement dans la collection de données et dans le savoir-faire agricole
- Soutien aux petits propriétaires afin d’effectuer la transition vers une agriculture climatiquement responsable
- Consistance entre les politiques agricoles, de sécurité alimentaire et de climat
- Combinaison de financement entre les secteurs publics et privés.
En conclusion, Frederic Gaspoz mentionne que, bien que la priorité globale reste la réduction de la pauvreté et le développement durable, les changements climatiques doivent être pris en considération.
Frederic Gaspoz

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